La ville de Sucre

Après 5 jours au milieu de nulle part, Erwin et Martha nous déposent à Uyuni où nous attrapons un bus pour Potosi et où coïncidence, montent aussi nos amis voyageurs du Salar. C’est reparti pour 6 heures de « route » avant d’arriver à Potosi, ville qui fut la pépite de l’Amérique du sud jusqu’au XIX siècle car ses montagnes sont riches d’argent et autres minerais de valeur. Il est possible de visiter ces mines où des milliers d’indiens furent exploités par des espagnols qui ont financé leurs dépenses somptuaires durant des dizaines années grâce à ce pillage. Je ne suis pas capable de descendre à 400m sous terre, claustrophobie sans doute, et propose à Philou de faire cette excursion seul. Mais Potosi est encore à 4000m d’altitude et après avoir souffert tout comme Hortense du mal de l’altitude durant 2 jours (maux de tête, fourmillement dans les bras et autres désagréments…), il décline cette proposition et nous repartons dès le lendemain pour Sucre, la plus belle ville de Bolivie. Sucre qui nous promet un climat plus clément et une nouvelle image de la Bolivie.

 

Sucre, blanche, aux trottoirs impécables porte le nom de son libérateur. Philou nous dégote un formidable hôtel où un abricotier reigne au milieu d’un patio. Nous avions besoin d’un oasis et nous décidons de rester 5 jours dans cette jolie ville. Une visite nous permet d’ouvrir les portes d’églises dorées, des places surplombent des ruelles escarpées et l’habituelle plaza de Mayo ponctue le centre de la ville. Sucre n’est pas la capitale de La Bolivie mais le pouvoir judiciaire y est décentralisé et Evo Morales a réuni ici l’Assemblée Constitutionnelle qui a refondu la Constitution bolivienne afin de créer une cohésion entre les peuples et entre les 9 départements qui forment le pays. La tâche n’est pas facile car le département de Santa Cruz a toujours des vélléités d’indépendance (le philou de rajouter: si vous avez tout lu, c'est là que "el Che" y a laissé sa peau).

Avec nos différents interlocuteurs nous avons parlé de ce président élu depuis 2002 et qui terminera son dernier mandat en 2015. Les salaires ont augmenté, de 100% pour les plus modestes, soit 50 bolivianos par jour actuellement, une politique de mise en place de dispensaires même dans les campagnes les plus reculées a été mise en œuvre et des panneaux solaires ont été distribués là où l’électricité ne parvient pas. Pour ces indiens, Evo est un sauveur et son éfigie est placardée sur les murs des maisons les plus pauvres. Pour la classe moyenne, même si la rémunération a augmenté (20%), l’inflation a été telle que le pouvoir d’achats n’a pas cru. Ce qui est certain c’est que nous avons vu beaucoup de routes en chantier mais que des différences très importantes demeurent entre les populations.

La Bolivie a été chritiannisée mais les croyances plus anciennes survivent, notamment celles liées à la vénération de la terre (La patcha Mama) et du soleil.

Et puis l'autre surprise fut de retrouver nos jeunes français et suisses au détour du marché dominical de Tarabuco. Pas d’images de ces étalages car nous n’avions pas notre appareil. La Bolivie a un savoir faire extraordinaire pour le tissage et un musée à Sucre nous permettra de comprendre un peu mieux les disparités entre les peuples, Quechua, Jalqu’a. De magnifiques costumes sont portés pour le carnaval où pour les cérémonies importantes. Les teintures chatoyantes sont obtenues notamment grâce à des plantes des montagnes. Sucre est donc riche culturellement et son théâtre est l’un des plus vivants.


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